Un nouveau développement est venu perturber les plans des états-majors du groupe sénégalais de bancassurance Sunu et de la holding ivoirienne Atlantic Financial Group. Ceux-ci avaient mis cette semaine la dernière main à leurs offres pour le rachat des 59,79 % détenus par BNP Paribas au capital de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de Côte-d’Ivoire (BICICI voir nos révélations AI du 07/04/22). A la demande du président Alassane Ouattara, le premier ministre Patrick Achi et le ministre des finances Adama Coulibaly ont discrètement signifié, le 6 avril, l’intention de l’Etat ivoirien de soumettre lui aussi une proposition. La vente des parts de la BNP dans la BICICI est gérée par Rothschild, dont la branche dédiée au conseil aux-Etats conseille également, et séparément, le gouvernement ivoirien, notamment sur les investissements publics et la mise en place d’un fonds souverain (AI du 24/12/20).
RENFORCEMENT DU PORTEFEUILLE DE L’ETAT
Or c’est précisément au nom d’un renforcement du portefeuille de l’Etat dans le secteur financier que la présidence ivoirienne souhaite prendre le contrôle de la participation détenue par BNP Paibas. Alassane Ouattara a mandaté la Banque nationale d’investissement (BNI) et la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), le fonds de pension du secteur privé, dont l’Etat use comme d’un quasi-fonds souverain (AI du 01/04/20), pour monter une offre. Lors d’une réunion du conseil d’administration de la BNI, le 6 avril à Abidjan, le directeur général Youssouf Fadiga a sollicité, et obtenu, l’autorisation de ses administrateurs pour soumettre une proposition à la BNP. La CNPS, est déjà actionnaire de la BNI à hauteur de 19,16 %, après avoir injecté 30,5 millions d’euros dans le capital en décembre 2019 sur décision du gouvernement, à l’époque dirigé par Amadou Gon Coulibaly, décédé en juillet 2020.