L’accent é été mis, poursuit notre source, sur la gouvernance du secteur agricole, les investissements y consacrés, la faim et la malnutrition, les moyens de subsistance, le commerce, la résilience climatique et la responsabilité mutuelle à œuvrer pour la réalisation de ces engagements chacun à son niveau, à savoir la CEEAC, la CEMAC, les différents Etats, les organisations paysannes elles-mêmes et tous les autres acteurs évoluant dans le secteur. « Votre présence illustre votre plein engagement à œuvrer pour une meilleure transformation du secteur agricole de notre région Afrique centrale… Cet exercice inclusif de trois jours est d’une importance capitale pour formuler des propositions adaptées aux grandes priorités des acteurs pour les dix prochaines années », a martelé Mme Atangana. La consultation de Douala a été organisée par la PROPAC, en partenariat avec le World Rural Forum (FRM) et le soutien de l’Union européenne (UE).
A l’occasion, la consultation de la PROPAC a offert aux organisations paysannes d’Afrique centrale un espace d’échanges et de réflexion en vue de développer une position commune pour l’agenda post-Malabo du PDDAA à soumettre à la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). De manière spécifique, les discussions ont permis d’évaluer les progrès réalisés par les pays d’Afrique centrale dans la mise en œuvre des sept engagements de Malabo, et d’acquérir une compréhension commune des succès et des lacunes; de préparer un mémorandum présentant une position commune des agriculteurs africains détaillant leurs attentes pour l’agenda post-Malabo, ainsi que les leçons apprises, les solutions ou les connaissances pertinentes, et des suggestions pour impliquer plus étroitement les agriculteurs africains afin de soutenir la mise en œuvre collective au cours des 10 prochaines années. Des messages clés à transmettre aux gouvernements, aux niveaux national et régional, par le biais de la sensibilisation et d’une participation au processus politique animé par les commissions économiques régionales (CEEAC) ont en outre été identifiés.
Un nouveau programme et d’engagements attendu d’ici fin janvier 2025
Les travaux de Douala se sont tenus dans un contexte où la déclaration de Malabo arrive à échéance en 2025. Après deux décennies de mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA, après Maputo en 2003 et Malabo en 2014, ndlr), l’Union africaine et ses partenaires se sont lancés dans un processus ambitieux pour définir le prochain programme sur 10 ans pour le continent. Le PDDAA est la principale initiative qui fournit un cadre à la Commission de l’Union africaine, à l’AUDA-NEPAD, aux communautés économiques régionales (CER) et aux Etats membres pour élaborer et mettre en œuvre une stratégie visant à réaliser la transformation agricole, la création de richesses, la sécurité alimentaire et la nutrition, la croissance économique et la prospérité pour tous, conformément à l’Agenda 2063 pour l’Afrique. La démarche entreprise lors des échanges va aboutir à la déclaration d’un nouveau programme et d’engagements par les chefs d’Etat et de gouvernement d’ici la fin du mois de janvier 2025.
La consultation revêt un double caractère: c’est un cadre de formation pour mieux comprendre l’origine et le processus de conception d’une politique agricole au niveau continental, ainsi qu’un un cadre de réflexion qui devrait permettre de formuler les propositions des organisations paysannes pour l’élaboration de cette politique. « Il est de notre devoir de participer activement à ce processus qui va impacter nos métiers et nos vies dans les années qui suivent. Cela s’inscrit dans le cadre de la mission de la PROPAC qui est d’aider à un meilleur positionnement des producteurs qui sont de véritables partenaires dans l’élaboration de la mise en œuvre et de l’évaluation des politiques agricoles en Afrique centrale », a indiqué Kolyang Palebele, président de la Plateforme régionale des organisations paysannes d’Afrique centrale (PROPAC). La vision de la CEEAC quant à elle privilégie l’agriculture familiale et la considère comme une source de réponses face aux défis sociaux, environnementaux et économiques émergents de la sous-région. « Il s’agit pour la CEEAC de prendre en considération la proposition des acteurs à la base afin e mieux répondre à leurs attentes et besoins dans la promotion des cultures vivrières, de l’économie pastorale, de l’élevage, du développement de la pêche, de l’aquaculture, etc. », a souligné le représentant de la CEEAC, Abakar Mohammed Chef de service agriculture, alimentation et nutrition à la Commission de la CEEAC.
Il faut reconnaître, de l’avis de notre source, que l’agriculture africaine fait aujourd’hui face à plusieurs défis notamment l’insécurité alimentaire et la malnutrition, le chômage des jeunes, les importations massives des produits agricoles, la faible compétitivité de nos produits, le changement climatique, etc. Ces défis appellent à une transformation profonde des systèmes alimentaires pour une agriculture entreprenante, mondialisée, durable et assurant des fonctions économiques, sociales, culturelles et écologiques pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Bilan des sept engagements de la déclaration de Malabo
Dans sa présentation de circonstance portant sur les sept engagements de la Déclaration de Malabo et le bilan des défis rencontrés dans la mise en œuvre de ce cadre de politique, M. Abakar Mohammed a édifié les participants sur les avancées réalisées et les domaines nécessitant une attention particulière. Les sept engagements de la Déclaration de Malabo couvrent des aspects essentiels tels que la réduction de la faim, l’augmentation de la productivité agricole, l’amélioration de l’accès aux marchés, la promotion de l’égalité des sexes et la résilience face au changement climatique. Les échanges ont abordé la manière dont ces engagements pourraient être concrètement mis en œuvre au niveau régional.
Pour ce qui est obstacles identifiés, l’on cite notamment : la coordination entre les pays, le manque de financements et la nécessité d’améliorer les compétences techniques des acteurs du secteur agricole. Les prochaines étapes du processus de révision de la Politique agricole commune (PAC) incluent la consultation des parties prenantes, l’analyse des politiques existantes et la formulation de recommandations visant à renforcer l’agriculture familiale et la sécurité alimentaire dans la région. Les propositions émises vont servir de base pour l’élaboration d’un mémorandum visant à améliorer la vie des agriculteurs et à garantir la sécurité alimentaire pour tous.