Les appuis fournis par l’Ong internationale Rainforest Alliance visent à améliorer les procédés de production et de conditionnement des produits phares de cette zone de biodiversité (pomme de terre, carotte, avocat, etc.) tout en améliorant les revenus des producteurs. Rainforest Alliance avait pour souci de résoudre un problème : la transformation des produits qui est située au niveau de la chaîne de valeurs entre les producteurs et les réseaux de distribution alimentant le consommateur final est très peu présente au sein du paysage des monts Bamboutos. Ce qui justifie le fait que les producteurs soient confrontés à des pertes post-récolte partant à une baisse « significative » de leurs revenus.
Etant donné que 95% des activités agricoles sont menées par les femmes de ce paysage, « il fallait donc soutenir ces femmes et les associer dans le processus de gestion durable du paysage. Si on prend des décisions qui vont impacter la vie communautaire sans que la femme ne soit impliquée, elles ne seront pas implémentées sur le terrain », explique Jacques Waouo, coordonnateur des activités de Rainforest Alliance dans la région de l’Ouest.
L’agro-alimentaire et l’apiculture ciblés en priorité
Niama B a reçu une laveuse éplucheuse de pomme de terre, un broyeur produit en poudre, un tamis vibrant, une scelleuse à bande avec dateur, un séchoir de 36 plateaux, une découpeuse/trancheuse de légumes et fruits et une conditionneuse/ensacheuse semi-automatique. « Ces équipements vont nous permettre d’accroître notre productivité, de recruter certains jeunes qui sont chômage et d’éviter les pertes post-récolte. Avant, nous produisions en infime quantité. Nous allons entrer dans la grande production », explique Jorelle Penkam, promotrice de l’entreprise agro-alimentaire, spécialisée dans la transformation de la pomme de terre, du haricot vert, de la tomate, de l’igname et de la carotte.
Dans l’arrondissement de Babadjou, le Gic APEB situé à Bamepa’ah, a bénéficié d’un pressoir en bois, d’un maturateur à miel, de deux hygromètres (appareil servant à mesurer la teneur en eau dans le miel), d’un cérificateur à miel pour récolter la cire d’abeille, de 500 pots de 100 g et de 450 bouteilles d’un litre pour le conditionnement du miel. Avec ces équipements, la structure compte porter sa capacité de production de 500 litres à plus de 700 litres par an, explique Robert Megopa, délégué du Gic.
Pour ce qui est des organisations communautaires de base, le soutien à eux accordé est motivé davantage par la satisfaction des besoins de la communauté que par la recherche du gain. « Le moulin à écraser qui nous a été remis est utilisé gratuitement par les membres du Gic. Mais, les autres membres de la communauté paient un franc symbolique pour régler les factures et entretenir l’appareil », explique S.M. Etienne Tangmouo, délégué du Gic Ndasse situé à Ngading, arrondissement de Mbouda.
L’Union européenne, le Fonds pour l’environnement mondial (GEF) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), co-financiers du projet
Pour pérenniser le projet sur la durée, l’organisation Services d’appui à la protection de l’environnement et au développement (SAPED) par ailleurs partenaire de mise en œuvre du projet sur le terrain, a organisé des sessions de formation des groupes bénéficiaires en transformation agro-alimentaire et en agribusiness. L’idée, selon son coordonnateur des programmes, Gervais Junior Nsibeuweula Kam, était d’assurer un meilleur accès aux nouveaux marchés et aux opportunités commerciales.
L’activité de Rainforest Alliance rentre en droite ligne du projet de renforcement des droits socio-économiques des femmes par leur engagement dans la gestion communautaire et écologiquement durable du paysage (Women in COBALAM en anglais). Le pari est de concilier « gestion responsable des ressources » et « amélioration de revenus économiques et de la vie sociale ».
Le projet Women in COBALAM a démarré en 2020 et prend fin en 2023. L’Union européenne cofinance le projet avec le Fonds pour l’environnement mondial (GEF) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). L’enveloppe globale est de 892 585 euros (585,4 millions de F), dont 74% soit 660 512 euros (433,2 millions de F) par l’Union européenne et 26% soit 232 072 euros (152,2 millions de F) cofinancé par le projet « Eliminer les obstacles à la conservation de la biodiversité, à la restauration des terres et à la gestion durable des forêts par la gestion communautaire des paysages » (COBALAM).