Du 8 au 10 novembre dernier, l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA) a organisé un atelier à Yaoundé, pour partager avec les acteurs clés du secteur semencier du Cameroun, de la RDC et de la République du Cameroun, les résultats de l’étude-diagnostic du secteur semencier du maïs et du matériel végétal de manioc. Les échanges ont permis de relever plusieurs contraintes comme le faible accès des producteurs aux nouvelles semences (quand ils ne parviennent pas à y avoir accès), la multiplication des anciennes variétés de manioc et de maïs qui présentent des risques de maladies, comme la mosaïque, etc.
L’atelier a été organisé dans le cadre de la mise en œuvre du projet de renforcement de l’offre de semences améliorées en Afrique centrale, autrement appelé « Strenthening the supply of improved seeds and improved public-private partnerships in Central Africa » (SISCA en anglais). Ce programme vise à améliorer l’accès de 48 000 petits exploitants agricoles (femmes et hommes) aux semences de qualité, de manière durable et à des prix abordables. L’ambition, selon le coordonnateur du projet SISCA, Dr. Pheneas Ntawuruhunga, est d’établir des stratégies d’amélioration, d’élaboration d’un modèle du secteur semencier et de planification de la production de semences, pour garantir la disponibilité des semences de qualité en faveur des producteurs agricoles.
Le choix du manioc et du maïs est justifié par le fait que ces deux spéculations contribuent majoritairement à l’alimentation des populations des trois pays d’Afrique centrale retenus pour le projet. A ce titre, ajoute le Dr. Ntawuruhunga, la recherche doit être à l’avant-garde pour mettre à disposition des semences améliorées, à haut rendement et surtout résilients pour faire face aux risques d’insécurité alimentaire. Une démarche qui intègre toutes la chaîne de valeurs, de l’étude à la production des semences améliorées et à fort rendement en passant par la distribution et la commercialisation.
Le projet SISCA mis en œuvre par l’IITA est financé sous forme de don par le Fonds international de développement agricole (FIDA), à hauteur d’un million de dollars (environ 657 millions de F). Il est axé sur trois composantes : la production de semences de qualité, de variétés locales et améliorées diffusées mises à la disposition des producteurs ; les mécanismes de production et de distribution de semences de qualité à travers les circuits commerciaux formels et informels renforcés et le renforcement des capacités de gestion du système semencier national dans les tests, l’enregistrement et la diffusion de nouvelles variétés et dans la production et la certification de leurs semences. La durée du projet est de deux ans.