Le Président de l’ALCR est venu solliciter l’appui de la Commission de la CEEAC à la lutte contre les crimes rituels au Gabon et dans la région d’Afrique Centrale, fréquents à l’approche des grandes échéances sociales ou politiques. Au-delà d’un simple étalage de la dangerosité du fléau, le Président de l’ALCR sollicitait également une grande implication de la CEEAC sur cette question afin que les gouvernements des pays où le fléau prospère, puissent faire respecter la dignité humaine et le droit à la vie.
Le 18 mars 2005, le Gouvernement gabonais avait convié les Agences des Nations Unies à une réunion de concertation sur des crimes atroces qui venaient de se produire dans la capitale gabonaise : deux corps mutilés de jeunes écoliers ont été découverts sur la plage, il s’agit de meurtres rituels. Il était question de demander à chaque Agence, dans le domaine de ses compétences, sa contribution à la lutte contre les crimes rituels au Gabon.
Le colloque sous-régional sur « Les causes et les moyens de prévention des crimes rituels et des conflits en Afrique Centrale », tenu les 19 et 20 juillet 2005 à Libreville constitue une réponse adéquate aux sollicitations du Gouvernement gabonais. Organisé par l’Unesco, en partenariat avec le CENAREST (Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique), l’UNHCR, le PNUD, l’UNICEF, la Banque Mondiale et la Commission nationale gabonaise pour l’UNESCO, ce colloque avait réuni des acteurs venus de différents pays d’Afrique centrale touchés par le phénomène des crimes rituels. Malheureusement, force est de constater que les Actes de ce colloque n’ont pratiquement pas été mis en œuvre faute de moyens mais aussi par manque de volonté politique. Les partenaires internationaux sont demeurés impuissants devant la situation qui continue de s’enliser. A la veille des élections, on note une forte recrudescence des cas d’enlèvements et de crimes. Les dirigeants de l’ALCR en appellent au soutien de la CEEAC pour barrer le chemin à l’impunité.
Dans le cadre de la concrétisation de sa lutte sur le terrain, au Gabon et dans la sous-région, l’ALCR propose des campagnes de sensibilisation, des interpellations des gouvernements au parlement, des débats dans les médias et des prises de lois répressives contre le phénomène, les tenants et les aboutissants. Des articles contre les crimes rituels, les prélèvements d’organes et les disparitions forcées doivent intégrer les codes pénaux des Etats.
En 2013, l’ACLR avait organisé une marche d’envergure à Libreville, contre les crimes rituels, une marche qui avait connu la participation de la société civile et de la première dame Madame Sylvia Bongo Ondimba.
En février 2022, le président de l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR) a reçu une récompense à Douala, pour son combat contre les crimes rituels au Gabon. Jean Elvis Ebang Ondo a reçu sa distinction du Réseau des défenseurs des droits humains de l’Afrique centrale (Redhac), un réseau dont il est ensuite devenu le coordonnateur.