C’est notamment le cas de deux commandants des Forces armées malienne (FAMA), arrivés dans l’hexagone d’un trimestre à l’Ecole d’état-major de Saumur (Maine-et-Loire. Alors que Paris a rapatrié l’ensemble de ses coopérants militaires au Mali, la direction de l’institution, installée depuis juillet 2012 dans le quartier Bessières, n’a pas souhaité renvoyer le tandem d’officier au Mali avant la fin de leur formation. De son côté, Bamako n’a pas non plus demandé leur rapatriement. Suspendue le 3 juin 2021, soit dix jours après le second coup d’Etat d’Assimi Goita, la coopération militaire franco-malienne avait été formellement rétablie un mois plus tard, avant d’être de nouveau stoppée à l’automne.
Les relations entre les deux capitales n’ont cessé depuis de se tendre. Le déploiement sur place des éléments du groupe Wagner a par ailleurs constitué un motif supplémentaire de rupture. En décembre 2021, l’entourage de Goita avait exigé la révision de l’accord de défense et de coopération militaire avec la France. L’Union européenne (UE) devrait aussi annoncer tout prochainement la suspension de ses missions de formations militaires au Mali. Les accusations d’exaction visant les FAMA dans la localité de Moura pourraient en outre constituer un tournant dans l’attitude de plusieurs bailleurs internationaux de Bamako.