C’est la présence d’un véhicule « suspect » qui alerte les forces de sécurité déployées autour de l’aéroport pour l’arrivée du président Touadéra. « Un véhicule suivi par les services de renseignements depuis deux mois », indique le procureur de la République.
Un 4×4 noir banalisé.
A son bord, des légionnaires de nationalité française, italienne, bulgare et roumaine selon le parquet. « L’équipe de protection rapprochée du chef d’état-major de la Minusca », expliquent la France et l’ONU. Équipe chargée d’escorter le général Stéphane Marchenoir en partance pour Paris. Le procureur Lengande s’étonne de les voir utiliser un 4×4 noir banalisé, blindé, aux vitres teintées et doté d’une immatriculation centrafricaine, au lieu des traditionnels véhicules blancs estampillés Nations unies. Puis le procureur fait l’inventaire des effets militaires saisis : quatre pistolets, trois fusils d’assaut ainsi qu’une mini-mitrailleuse et des grenades.
Les images des militaires et de leur équipement ont inondé les réseaux sociaux lundi soir, accompagnées d’accusations de « tentatives » d’assassinat du président centrafricain dont le La France et la Minusca dénoncent une campagne de désinformation. Les autorités centrafricaines ont jusqu’à présent refusé de commenter l’affaire.
« Détenus par la gendarmerie »
« Ces militaires de l’armée française appartiennent au corps de la Légion étrangère et sont toujours détenus par les autorités centrafricaines », a précisé à l’AFP dans la soirée un responsable de l’armée française en Afrique sous couvert de l’anonymat. « Ils portent des cartes d’identification de l’ONU » et « ne sont pas libres », toujours « détenus par la gendarmerie » centrafricaine, a précisé Stéphane Dujarric, lors de son point-presse quotidien. « Le commandant de la Force » de casques bleus de l’ONU et l’adjoint de l’émissaire onusien dans ce pays ont « été reçus par le président afin de traiter ce dossier », a-t-il indiqué. « Tout le monde essaie de dénouer cela pour que l’on assiste à la libération au plus vite des quatre militaires », a-t-il dit.
Cette annonce survient le jour même où la France et les États-Unis ont accusé par la voix de leurs ambassadeurs devant le Conseil de sécurité de l’ONU les « mercenaires » de la société russe de sécurité privée Wagner d’avoir « exécuté » et « massacré » des dizaines de civils. Et de mener une campagne «systématique » de « terreur » en Centrafrique où ils combattent les rebelles aux côtés de l’armée régulière.