Les violences en milieu scolaire sont un véritable problème de société au Gabon depuis des années, et à Port- Gentil en particulier. En effet, les établissements tels que le lycée et collège Raponda Walker, le lycée Bac Aviation, le C.E.S du Parc et le lycée Joseph Ambourouet Avaro sont frappés par ce fléau. Il ne se passe plus un jour sans qu’on attrape un élève en possession d’une arme blanche dissimulée dans sa chaussure, entre les pages des cahiers, à la taille ou dans les chaussettes.
« Ici nous avons ce problème. En début d’année, nous sensibilisons les élèves en leur photocopiant le règlement intérieur de l’établissement. Tout indélicat passera en conseil de discipline et s’expose à une exclusion définitive. La seule méthode que nous avons, ce sont les fouilles inopinées. On trouve souvent des couteaux de boucher, des paires de ciseaux et autres objets dangereux. Mais également du chanvre et autres drogues dans les poches ou les sacs. Il y a un commerce de stupéfiants dans les écoles. Il faut être vigilant. Ici au lycée, l’insécurité est bien présente. Il existe des braquages hors de l’établissement et à l’intérieur du lycée », a déclaré le proviseur du lycée d’État de Port-Gentil, Irmine Marie Émilie Mamfoumby.
La direction du lycée a tenu à mobiliser l’ensemble du corps éducatif pour trouver des solutions pragmatiques et consensuelles, afin d’endiguer ce phénomène aux proportions inquiétantes. « Tout le monde met la main à la pâte pour éradiquer ce fléau. J’ai sollicité l’appui du Maire central afin de sécuriser la foire et le cimetière se trouvant en face. Car les vandales transitent par là pour opérer. Nous attendons la collaboration des autorités communales visant à mettre un terme à cette sorte de violence aux abords de l’établissement et à l’intérieur. Nous souhaitons qu’une police mobile soit mise à disposition », a souhaité le proviseur.
Selon les services de psychologie et de vie scolaire, près de 80% d’élèves affirment avoir été victimes de violences verbales et psychologiques. 50% d’enseignants et 60% du personnel administratif ont également subi ce type de violence. La mise en place par exemple d’une unité de police scolaire pour renforcer le dispositif sécuritaire qui existe déjà dans les établissements scolaires est très attendue.