La session spéciale dirigée par le président de l’Assemblée Nationale, Isidore Mvouba, a permis aux quatre groupes parlementaires, notamment les groupes parlementaires PCT et alliés dans les deux chambres et ceux de l’Upads et apparentés, représentant l’opposition, de s’exprimer.
Appelé à exposer sur le motif des faits, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a fait savoir que le projet de loi constitutionnelle, émanant du chef de l’Etat, a pour objectif d’adapter la Constitution du 25 octobre 2015 à la réalité du moment, en modifiant son article 157 sur la durée de l’état d’urgence sanitaire et l’état de siège.
Une idée soutenue par les deux groupes parlementaires PCT et alliés au Sénat et à l’Assemblée nationale, qui ont estimé que les vingt jours initialement retenus pour l’état d’urgence ne permettaient pas au gouvernement de mieux étudier la stratégie de riposte en vue de prendre des mesures proportionnelles à la menace de la pandémie.
« Les trois mois de mise en œuvre de l’état d’urgence vont permettre au gouvernement d’intensifier la lutte contre la pandémie. Ils lui permettront surtout de déployer ses experts sur le continent et à travers le monde afin qu’ils profitent de l’expertise des autres. Face au péril, le gouvernement doit être plus que déterminé pour pousser toute la population à se faire vacciner », a indiqué Jean Jaurès Ondelé, président du groupe parlementaire PCT et alliés à l’Assemblée nationale, appuyé par son homologue au Sénat, Théophile Adoua. Aguerrie, l’opposition a tenu à savoir de façon plus claire les vraies motivations qui ont poussé le chef de l’Etat et le gouvernement à enclencher la révision de l’article 157. « Quelle est la situation qui a poussé le gouvernement à accélérer le processus de modification de l’article 157 de la Constitution votée il y a à peine six ans ? », s’est interrogé Jéremy Lissouba, président du groupe parlementaire Upads et apparentés à l’Assemblée nationale.
Dans son intervention, le chef de file de l’opposition congolaise, Pascal Tsaty Mabiala, est allé dans le même sens. « Que c’est beau la révision de l’article 157 de notre Constitution. C’est cela le débat démocratique et l’esprit républicain qui nous caractérisent à l’Upads, avec l’ensemble de nos alliés et apparentés. Cette révision passera comme une lettre à la poste, car ne soulevant au fond aucune question susceptible de nuire à la cohésion nationale ou tout de même d’avoir suscité des interrogations », a affirmé le chef de file de l’opposition.
En dépit du débat contradictoire qui a prévalu, le projet de loi constitutionnel sur la révision de l’article 157 de la Constitution du 25 octobre a été adopté à l’unanimité par le congrès. Ayant été approuvé, la durée de l’état d’urgence sanitaire va dorénavant passer à trois mois maximums.
Dans les débats, les parlementaires de l’opposition ont jeté le pavé dans la mare, évoquant que dans l’opinion cette révision est perçue comme étant un processus qui va permettre à la longue de retoucher d’autres articles de la Constitution, notamment l’institution d’un poste de vice-président de la République pour préparer une succession familiale. Malgré tout, la majorité présidentielle n’a pas mordu à l’appât, estimant que le sujet n’était pas à l’ordre du jour et que cela s’avérait comme étant un simple procès d’intention.