La problématique de l’accès aux financements sera entre autres au cœur des discussions. « Nous avons des banques traditionnelles qui n’accordent pas de crédits aux petits commerçants parce qu’ils n’ont pas de garanties. Nous allons aborder les thématiques dans ce sens », souligne le CEO de Yes Cameroon, Gilbert Ewehmeh. Quid de l’environnement des affaires qui doit être propice pour les entrepreneurs. « Les jeunes qui ont tenté deux ou trois concours sans succès se lancent dans l’entrepreneuriat sans formation et sans capital. Il faut reconnaître que les entrepreneurs camerounais sont résilients, parce qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes. Ailleurs comme en Afrique de l’Est, ils sont accompagnés. C’est important de créer un environnement pour promouvoir les jeunes entrepreneurs. Il faut créer les champions nationaux », conforte notre source. Pour ce faire, l’accompagnement des entrepreneurs qui ont un prototype est nécessaire. Dans le secteur du Made in Cameroon, les jeunes porteurs d’innovations doivent être financés, pour parvenir à une production de masse et réussir à mettre leurs produits sur le marché.
Le secteur privé, l’entrepreneuriat féminin, la faible connexion Internet…comme plat de résistance de la Conférence de Yaoundé
La thématique liée aux parties prenantes que sont l’Etat, le secteur privé, le système des Nations unies, etc., est aussi à envisager. Cette thématique trouve sa raison d’être dans la nécessité d’accorder les violons et parler le même langage, pour que les activités ne soient pas dispersées et donc inefficaces. Rien que dans le volet de l’entrepreneuriat, Yes Cameroon indique qu’il y a une pléthore d’acteurs comme le ministère en charge des PME (Minpmeesa), le ministère de la Jeunesse (Minjec) et le ministère des Enseignements secondaires (Minesec) qui disposent, chacun en ce qui lui concerne, d’un programme d’entrepreneuriat. Y compris la Banque mondiale, le Pnud et la Giz qui organisent les compétitions sur l’entrepreneuriat. « Il faut un système de coordination qui doit être comme un one-stop-shop, pour qu’on centralise toutes les données et les informations sur les jeunes qui ont des projets entrepreneuriaux. Chacun ne doit pas créer son programme sur l’entrepreneuriat. On va donc aborder une thématique qui interpelle tous ceux qui sont dans l’écosystème de l’entrepreneuriat, pour résoudre le problème qui se pose en ce moment, pour un meilleur impact des interventions », rassure Monsieur Gilbert Ewehmeh.
Le secteur privé en tant que moteur de l’économie, n’est pas oublié. 90% de ce secteur est dans l’informel. D’où l’importance de les faire migrer, à travers des actions concrètes, et un accompagnement, à en croire le comité d’organisation. Les partenariats public-privé (PPP) qui seront abordés lors des panels thématiques constituent un début de solution. Un autre volet va concerner les financements inclusifs en direction des femmes. « Plus de 90% de femmes sont dans l’informel. Peu d’entre elles ont accès aux banques et détiennent même un compte bancaire. Même les microfinances en activité ne jouent pas le rôle attendu d’eux. Il y a des experts qui vont nous accompagner à travers des propositions allant dans le sens d’une meilleure inclusivité numérique des femmes », dixit le CEO de Yes Cameroon.
Au moment où juste 3 à 5% de personnes peuvent avoir accès à une bonne connexion Internet au Cameroun, la question du digital est une thématique incontournable. La qualité de l’infrastructure et le coût encore élevé de l’Internet au Cameroun ne sont pas favorables à une véritable inclusion numérique. La Conférence de Yaoundé voudrait aboutir, avec le concours du ministère des Postes et Télécommunications, à la mise en place service centralisé de paiement de l’Etat, comme c’est le cas au Rwanda.